Je me suis arrêté quelques instants pour voir Le soleil se coucher derrière Notre-Dame. Un nuage splendide à l´horizon de flamme, Tel qu´un oiseau géant qui va prendre l´essor, D´un bout du ciel à l´autre ouvrait ses ailes d´or, - Et c´était des clartés à baisser la paupière. Les tours au front orné de dentelles de pierre, Le drapeau que le vent fouette, les minarets Qui s´élèvent pareils aux sapins des forêts, Les pignons tailladés que surmontent des anges Aux corps roides et longs, aux figures étranges, D´un fond clair ressortaient en noir ; l´Archevêché, Comme au pied de sa mère un jeune enfant couché,
Se dessinait au pied de l´église, dont l´ombre S´allongeait à l´entour mystérieuse et sombre. - Plus loin, un rayon rouge allumait les carreaux D´une maison du quai ; l´air était doux ; les eaux Se plaignaient contre l´arche à doux bruit, et la vague De la vieille cité berçait l´image vague ; Et moi, je regardais toujours, ne songeant pas Que la nuit étoilée arrivait à grands pas.