Au café rêvait un lion Devant sa consommation Il voit venir une abeille Vêtue d´un tailleur que raye Le noir avec le soleil
Une petite merveille Elle grésille, elle bourdonne Avec l´accent de Narbonne Et gentiment, elle butine Un diabolo grenadine
Ainsi rêvassait le lion Devant sa consommation Il voit venir un moucheron Vêtu d´un complet marron Avec des ailes sur le tronc Et une mèche sur le front Qui grésille, qui zézaye Avec l´accent de Marseille Qui lui casse les oreilles Et lui arrive à l´orteil
«Hé petit! Je suis le lion
Allez, va jouer au ballon Tu peux t´éponger le front Avoir les jambes en coton Ici c´est moi le patron C´est moi qui donne le ton Tu zézayes, tu grésilles Et tu tournes autour des filles Un conseil: tiens-toi tranquille Ou tu vas t´asseoir sur le gril.»
«T´es épais comme une fourmi Et tu veux t´battre avec mi! Allez! Sois raisonnable! Je suis trop fort Si tu t´en prends à la pègre Tu finiras dans l´vinaigre Allez! Tiens-toi tranquille! Sinon t´es mort.»
Le lion n´a rien vu venir
Le moucheron, sans prévenir Lui a mis un coup d´saton À la pointe du menton Il n´en revient pas le lion! Et ce n´est qu´un échantillon! Un coup dans les testicules «Ça c´est de la part de Jules! J´aime pas tell´ment qu´on m´bouscule Quand j´me rince les mandibules.»
Cette histoire est une fiction Moi, j´ai rencontré le lion J´lui ai mis, c´est ridicule Un coup dans les testicules Il m´a dévoré tout cru Au beau milieu de la rue Je grésille, je zézaye Et dans le dos j´ai des ailes
J´ai l´éternité au ciel Grâce à mon exploit d´la veille