J’suis l´hypothèse, l´équation La réponse et la question Je suis la joie, le bonheur La tristesse et la douleur J´suis la haine et l´amour
La fatigue et l´envie J´suis le vide et la foule La passion, le mépris
J´suis l´paradoxe, l´antithèse, le singulier J´suis l´schizophrène, l´inconnu et la complexité J´suis l´paradigme qui sans cesse dans cette société Doit faire des pieds et des mains pour se réinventer
Le souffle court, les yeux embués de larmes, en apoplexie A sillonner l´asphalte brûlant au soleil de midi Je me cherche et te cherche, dans les rues, les écouteurs vissés sur les oreilles
Paumé dans ce maquis urbain, où la voûte céleste s´élève Et les notes mortes d´un vieux gospel Résonnent, s’époumonent, me parviennent Des murs d´un vieux disquaire Place de Clichy Et au travers des fenêtres d´un immeuble haussmannien J´aperçois ton corps nu et indécis
Et puis la nuit tombe alors le ciel s´émerveille Et les lumières plongent vers la ville vermeille Aux bras d´une riche et belle demoiselle Dans un élan d´amour je me prosterne Devant la devanture d´un kebab Un complet du chef, s´il vous plaît, j´ai la dalle
J´suis la prénotion, le cliché
La promotion du préjugé J´suis l´Parisien, Télérama Le Coran et la Thora J´suis l´athéisme et la foi Le rap et la bossanova J´suis la couleur, la fadeur Le noir, le blanc J´suis l´plombier, le facteur J´suis la pute et puis la paon Je suis tout, je n´suis rien Je suis tout, je n´suis rien
J´suis l´paradoxe, l´antithèse, le singulier J´suis l´schizophrène, l´inconnu et la complexité J´suis l´paradigme qui sans cesse dans cette société Doit faire des pieds et des mains pour se réinventer
Alors nos corps sereins et endormis Drapés dans les lueurs de l´aube Murmurent encore un peu à la nuit Que tout sera beau quand viendra le jour Alors nos corps sereins et endormis Drapés dans les lueurs de l´aube Murmurent encore un peu à la nuit Que tout sera beau quand viendra le jour