Putain de vie, putain de terre Maudit soit le jour où j´ai vu l´enfer C´était le sauvage, c´était mon frère Les gens le toisaient d´un drôle d´air Trente ans de labeur avaient fait monter sa rancoeur
Trente ans de chaînes, chacun sa veine Voyez l´sauvage qui n´a plus d´âge Il est vidé, lourdé, trop vieux Sans dire un mot il encaissait Les mois ont passé, tout a basculé Les gens de son âge sont humiliés Il faut penser aux pensions à venir Mais laissez-leur le temps de mourir J´essayais de lui expliquer Que ces bâtards étaient payés Il déambule dans le vestibule de mes pensées Comme un clébard qu´on aurait enragé Voyez l´sauvage qui n´a plus d´âge Il est trop vieux, bouclé en cage J´étais trop jeune, je passe aux aveux Putain de vie, putain de terre Il en reviendra de l´enfer Et dans sa bouche un goût amer
Personne pour le faire taire Je voudrais le serrer très fort Le jour où son âme quittera son corps A cinquante ans il ne prit pas le temps de dire Merde à tout le monde rire et mourir Un jour viendra où j´aurais son âge Mais on ne me mettra pas en cage.