Ce qu´on appelle Charte ou Constitution, C´est un antre qu´un peuple en révolution Creuse dans le granit, abri sûr et fidèle. Joyeux, le peuple enferme en cette citadelle Ses conquêtes, ses droits, payés de tant d´efforts,
Ses progrès, son honneur ; pour garder ces trésors, Il installe en la haute et superbe tanière La fauve liberté, secouant sa crinière. L´oeuvre faite, il s´apaise, il reprend ses travaux, Il retourne à son champ, fier de ses droits nouveaux, Et tranquille, il s´endort sur des dates célèbres, Sans songer aux larrons rôdant dans les ténèbres. Un beau matin, le peuple en s´éveillant va voir Sa Constitution, temple de son pouvoir ; Hélas ! de l´antre auguste on a fait une niche. Il y mit un lion, il y trouve un caniche.