đđ€ Paroles de chanson Française et Internationnales đ€đ
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Titre : Au peuple
Partout pleurs, sanglots, cris funĂšbres.
Pourquoi dors-tu dans les ténÚbres ?
Je ne veux pas que tu sois mort.
Pourquoi dors-tu dans les ténÚbres ?
Ce nÂŽest pas lÂŽinstant oĂč lÂŽon dort.
La pùle Liberté gßt sanglante à ta porte.
Tu le sais, toi mort, elle est morte.
Voici le chacal sur ton seuil,
Voici les rats et les belettes,
Pourquoi tŽes-tu laissé lier de bandelettes ?
Ils te mordent dans ton cercueil !
De tous les peuples on prépare
Le convoi -
Lazare ! Lazare ! Lazare !
LĂšve-toi !
Paris sanglant, au clair de lune,
RĂȘve sur la fosse commune ;
Gloire au général Trestaillon !
Plus de presse, plus de tribune.
Quatrevingt-neuf porte un bĂąillon.
La Révolution, terrible à qui la touche,
Est couchée à terre ! un Cartouche
Peut ce quÂŽaucun titan ne put.
Escobar rit dÂŽun rire oblique.
On voit traßner sur toi, géante République,
Tous les sabres de Lilliput.
Le juge, marchand en simarre,
Vend la loi -
Lazare ! Lazare ! Lazare !
LĂšve-toi !
Sur Milan, sur Vienne punie,
Sur Rome étranglée et bénie,
Sur Pesth, torturé sans répit,
La vieille louve Tyrannie,
Fauve et joyeuse, sÂŽaccroupit.
Elle rit ; son repaire est orné dŽamulettes
Elle marche sur des squelettes
De la Vistule au Tanaro ;
Elle a ses petits quÂŽelle couve.
Qui la nourrit ? qui porte Ă manger Ă la louve ?
CÂŽest lÂŽĂ©vĂȘque, cÂŽest le bourreau.
Qui sÂŽallaite Ă son flanc barbare ?
CÂŽest le roi -
Lazare ! Lazare ! Lazare !
LĂšve-toi !
Jésus, parlant à ses apÎtres,
Dit : Aimez-vous les uns les autres.
Et voilĂ bientĂŽt deux mille ans
QuÂŽil appelle nous et les nĂŽtres
Et quÂŽil ouvre ses bras sanglants.
Rome commande et rĂšgne au nom du doux prophĂšte.
De trois cercles sacrés est faite
La tiare du Vatican ;
Le premier est une couronne,
Le second est le noeud des gibets de Vérone,
Et le troisiĂšme est un carcan.
MastaĂŻ met cette tiare
Sans effroi -
Lazare ! Lazare ! Lazare !
LĂšve-toi !
Ils bĂątissent des prisons neuves.
Ă dormeur sombre, entends les fleuves
Murmurer, teints de sang vermeil ;
Entends pleurer les pauvres veuves,
Ă noir dormeur au dur sommeil !
Martyrs, adieu ! le vent souffle, les pontons flottent ;
Les mĂšres au front gris sanglotent ;
Leurs fils sont en proie aux vainqueurs ;
Elles gémissent sur la route ;
Les pleurs qui de leurs yeux sâĂ©chappent goutte Ă goutte
Filtrent en haine dans nos coeurs.
Les juifs triomphent, groupe avare
Et sans foi⊠-
Lazare ! Lazare ! Lazare !
LĂšve-toi !
Mais il semble quâon se rĂ©veille !
Est-ce toi que jâai dans lâoreille,
Bourdonnement du sombre essaim ?
Dans la ruche frĂ©mit lâabeille ;
Jâentends sourdre un vague tocsin.
Les CĂ©sars, oubliant quâil est des gĂ©monies,
Sâendorment dans les symphonies
Du lac Baltique au mont Etna ;
Les peuples sont dans la nuit noire
Dormez, rois ; le clairon dit aux tyrans : victoire !
Et lâorgue leur chante : hosanna !
Qui répond à cette fanfare ?
Le beffroi⊠-
Lazare ! Lazare ! Lazare !
LĂšve-toi !
Jersey, mai 1853