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đđ€ Paroles de chanson Française et Internationnales
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Titre : Aux feuillantines
Mes deux frÚres et moi, nous étions tous enfants.
Notre mÚre disait : - Jouez, mais je défends
Quâon marche dans les fleurs et quâon monte aux Ă©chelles.
Abel Ă©tait lâaĂźnĂ©, jâĂ©tais le plus petit.
Nous mangions notre pain de si bon appétit,
Que les femmes riaient quand nous passions prĂšs dâelles.
Nous montions pour jouer au grenier du couvent.
Et, lĂ , tout en jouant, nous regardions souvent,
Sur le haut dâune armoire, un livre inaccessible.
Nous grimpĂąmes un jour jusquâĂ ce livre noir ;
Je ne sais pas comment nous fĂźmes pour lâavoir,
Mais je me souviens bien que câĂ©tait une Bible.
Ce vieux livre sentait une odeur dâencensoir.
Nous allĂąmes ravis dans un coin nous asseoir ;
Des estampes partout ! quel bonheur ! quel délire !
Nous lâouvrĂźmes alors tout grand sur nos genoux,
Et, dĂšs le premier mot, il nous parut si doux,
Quâoubliant de jouer, nous nous mĂźmes Ă lire.
Nous lûmes tous les trois ainsi tout le matin,
Joseph, Ruth et Booz, le bon Samaritain,
Et, toujours plus charmés, le soir nous le relûmes.
Tels des enfants, sâils ont pris un oiseau des cieux,
Sâappellent en riant et sâĂ©tonnent, joyeux,
De sentir dans leur main la douceur de ses plumes.
Marine-Terrace, août 1855.