đŸ’ƒđŸŽ€ Paroles de chanson Française et Internationnales đŸŽ€đŸ’ƒ

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Artiste : Victor Hugo
Titre : Le Te Deum du 1er janvier 1852
PrĂȘtre, ta messe, Ă©cho des feux de peloton,
Est une chose impie.
DerriÚre toi, le bras ployé sous le menton,
Rit la mort accroupie.

PrĂȘtre, on voit frissonner, aux cieux dÂŽoĂč nous venons
Les anges et les vierges,
Quand un Ă©vĂȘque prend la mĂšche des canons
Pour allumer les cierges.

Tu veux ĂȘtre au sĂ©nat, voir ton siĂšge Ă©levĂ©
Et ta fortune accrue.
Soit ; mais pour bénir lŽhomme, attends quŽon ait lavé
Le pavé de la rue.

Peuples, gloire Ă  Gessler ! meure Guillaume Tell !
Un rĂąle sort de lÂŽorgue.
ArchevĂȘque, on a pris pour bĂątir ton autel
Les dalles de la morgue.

Quand tu dis : Te Deum ! nous vous louons, Dieu fort !
Sabaoth des armées ! -
Il se mĂȘle Ă  lÂŽencens une vapeur qui sort
Des fosses mal fermées.

On a tué, la nuit, on a tué, le jour,
LÂŽhomme, lÂŽenfant, la femme !
Crime et deuil ! Ce nÂŽest plus lÂŽaigle, cÂŽest le vautour
Qui vole Ă  Notre-Dame.

Va, prodigue au bandit les adorations
Martyrs, vous lÂŽentendĂźtes !
Dieu te voit, et là-haut tes bénédictions,
Ô prĂȘtre, sont maudites !

Les proscrits sont partis, aux flancs du ponton noir,

Pour Alger, pour Cayenne ;
Ils ont vu Bonaparte Ă  Paris, ils vont voir
En Afrique l’hyùne.

Ouvriers, paysans qu’on arrache au labour,
Le sombre exil vous fauche !
Bien, regarde Ă  ta droite, archevĂȘque Sibour,
Et regarde Ă  ta gauche :

Ton diacre est Trahison et ton sous-diacre est Vol
Vends ton Dieu, vends ton Ăąme.
Allons, coiffe ta mitre, allons, mets ton licol,
Chante, vieux prĂȘtre infĂąme !

Le meurtre Ă  tes cĂŽtĂ©s suit l’office divin,
Criant : feu sur qui bouge !
Satan tient la burette, et ce n’est pas de vin

Que ton ciboire est rouge.

7 novembre. Jersey.