O femme, pensée aimante Et coeur souffrant, Vous trouvez la fleur charmante Et l´oiseau grand;
Vous enviez la pelouse Aux fleurs de miel; Vous voulez que je jalouse L´oiseau du ciel.
Vous dites, beauté superbe Au front terni, Regardant tour à tour l´herbe Et l´infini:
-Leur existence est la bonne; -Là, tout est beau; -Là, sur la fleur qui rayonne, -Plane l´oiseau!
-Près de vous, aile bénie, -Lys enchanté, -Qu´est-ce, hélas! que le génie
-Et la beauté?
-Fleur pure, alouette agile, -A vous le prix! -Toi, tu dépasses Virgile; -Toi, Lycoris! -Quel vol profond dans l´air sombre! -Quels doux parfums! Et des pleurs brillent sous l´ombre De vos cils bruns.
Oui, contemplez l´hirondelle, Les liserons; Mais ne vous plaignez pas, belle, Car nous mourrons!
Car nous irons dans la sphère De l´éther pur;
La femme y sera lumière, Et l´homme azur;
Et les roses sont moins belles Que les houris; Et les oiseaux ont moins d´ailes Que les esprits!