Ciel ! après tes splendeurs, qui rayonnaient naguères, Liberté sainte ; après toutes ces grandes guerres, Tourbillon inouï ;
Après ce Marengo qui brille sur la carte, Et qui ferait lâcher le premier Bonaparte A Tacite ébloui ;
Après ces messidors, ces prairials, ces frimaires, Et tant de préjugés, d´hydres et de chimères, Terrassés à jamais ; Après le sceptre en cendre et la Bastille en poudre, Le trône en flamme ; après tous ces grands coups de foudre Sur tous ces grands sommets :
Après tous ces géants, après tous ces colosses, S´acharnant malgré Dieu, comme d´ardents molosses,
Quand Dieu disait : va-t´en ! Après ton océan, République française, Où nos pères ont vu passer Quatrevingt-treize Comme Léviathan ;
Après Danton, Saint-Just et Mirabeau, ces hommes, Ces titans, aujourd´hui cette France où nous sommes Contemple l´embryon, L´infiniment petit, monstrueux et féroce, Et, dans la goutte d´eau, les guerres du volvoce Contre le vibrion ! Honte ! France, aujourd´hui, voici ta grande affaire : Savoir si c´est Maupas ou Morny qu´on préfère, Là-haut, dans le palais ; Tous deux ont sauvé l´ordre et sauvé les familles ;
Lequel l´emportera ? l´un a pour lui les filles, Et l´autre, les valets.