đđ€ Paroles de chanson Française et Internationnales đ€đ
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A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 Ajouter aux Favoris Titre : Soleils couchants
Jâaime les soirs sereins et beaux, jâaime les soirs, Soit quâils dorent le front des antiques manoirs Ensevelis dans les feuillages ; Soit que la brume au loin sâallonge en bancs de feu ; Soit que mille rayons brisent dans un ciel bleu A des archipels de nuages. Oh ! regardez le ciel ! cent nuages mouvants, AmoncelĂ©s lĂ -haut sous le souffle des vents, Groupent leurs formes inconnues ; Sous leurs flots par moments flamboie un pĂąle Ă©clair. Comme si tout Ă coup quelque gĂ©ant de lâair Tirait son glaive dans les nues. Le soleil, Ă travers leurs ombres, brille encor ; TantĂŽt fait, Ă lâĂ©gal des larges dĂŽmes dâor, Luire le toit dâune chaumiĂšre ; Ou dispute aux brouillards les vagues horizons ; Ou dĂ©coupe, en tombant sur les sombres gazons, Comme de grands lacs de lumiĂšre. Puis voilĂ quâon croit voir, dans le ciel balayĂ©, Pendre un grand crocodile au dos large et rayĂ©, Aux trois rangs de dents acĂ©rĂ©es ; Sous son ventre plombĂ© glisse un rayon du soir ; Cent nuages ardents luisent sous son flanc noir Comme des Ă©cailles dorĂ©es. Puis se dresse un palais. Puis lâair tremble, et tout fuit. LâĂ©difice effrayant des nuages dĂ©truit SâĂ©croule en ruines pressĂ©es ; Il jonche au loin le ciel, et ses cĂŽnes vermeils Pendent, la pointe en bas, sur nos tĂȘtes, pareils A des montagnes renversĂ©es. Ces nuages de plomb, dâor, de cuivre, de fer, OĂč lâouragan, la trombe, et la foudre, et lâenfer Dorment avec de sourds murmures, Câest Dieu qui les suspend en foule aux cieux profonds, Comme un guerrier qui pend aux poutres des plafonds Ses retentissantes armures. Tout sâen va ! Le soleil, dâen haut prĂ©cipitĂ©, Comme un globe dâairain qui, rouge, est rejetĂ© Dans les fournaises remuĂ©es, En tombant sur leurs flots que son choc dĂ©sunit Fait en flocons de feu jaillir jusquâau zĂ©nith Lâardente Ă©cume des nuĂ©es. Oh ! contemplez le ciel ! et dĂšs quâa fui le jour, En tout temps, en tout lieu, dâun ineffable amour, Regardez Ă travers ses voiles ; Un mystĂšre est au fond de leur grave beautĂ©, Lâhiver, quand ils sont noirs comme un linceul, lâĂ©tĂ©, Quand la nuit les brode dâĂ©toiles.