Comme le matin rit sur les roses en pleurs! Oh! les charmants petits amoureux qu´ont les fleurs! Ce n´est dans les jasmins, ce n´est dans les pervenches
Qu´un éblouissement de folles ailes blanches Qui vont, viennent, s´en vont, reviennent, se fermant, Se rouvrant, dans un vaste et doux frémissement. O printemps! quand on songe à toutes les missives Qui des amants rêveurs vont aux belles pensives, A ces coeurs confiés au papier, à ce tas De lettres que le feutre écrit au taffetas, Au message d´amour, d´ivresse et de délire Qu´on reçoit en avril et qu´en mai l´on déchire, On croit voir s´envoler, au gré du vent joyeux, Dans les prés, dans les bois, sur les eaux, dans les cieux, Et rôder en tous lieux, cherchant partout une âme, Et courir à la fleur en sortant de la femme,
Les petits morceaux blancs, chassés en tourbillons De tous les billets doux, devenus papillons.