đđ€ Paroles de chanson Française et Internationnales đ€đ
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Titre : Voeu
Si jâĂ©tais la feuille que roule
Lâaile tournoyante du vent,
Qui flotte sur lâeau qui sâĂ©coule,
Et quâon suit de lâoeil en rĂȘvant ;
Je me livrerais, fraĂźche encore,
De la branche me détachant,
Au zĂ©phyr qui souffle Ă lâaurore,
Au ruisseau qui vient du couchant.
Plus loin que le fleuve, qui gronde,
Plus loin que les vastes forĂȘts,
Plus loin que la gorge profonde,
Je fuirais, je courrais, jâirais !
Plus loin que lâantre de la louve,
Plus loin que le bois des ramiers,
Plus loin que la plaine oĂč lâon trouve
Une fontaine et trois palmiers ;
Par delà ces rocs qui répandent
Lâorage en torrent dans les blĂ©s,
Par delĂ ce lac morne, oĂč pendent
Tant de buissons échevelés ;
Plus loin que les terres arides
Du chef maure au large ataghan,
Dont le front pĂąle a plus de rides
Que la mer un jour dâouragan.
Je franchirais comme la flĂšche
LâĂ©tang dâArta, mouvant miroir,
Et le mont dont la cime empĂȘche
Corinthe et Mykos de se voir.
Comme par un charme attirée,
Je mâarrĂȘterais au matin
Sur Mykos, la ville carrée,
La ville aux coupoles dâĂ©tain.
Jâirais chez la fille du prĂȘtre,
Chez la blanche fille Ă lâoeil noir,
Qui le jour chante Ă sa fenĂȘtre,
Et joue Ă sa porte le soir.
Enfin, pauvre feuille envolée,
Je viendrais, au gré de mes voeux,
Me poser sur son front, mĂȘlĂ©e
Aux boucles de ses blonds cheveux ;
Comme une perruche au pied leste
Dans le blé jaune, ou bien encor
Comme, dans un jardin céleste,
Un fruit vert sur un arbre dâor.
Et lĂ , sur sa tĂȘte qui penche,
Je serais, fĂ»t-ce peu dâinstants,
Plus fiĂšre que lâaigrette blanche
Au front étoilé des sultans.