Les p’tits jules de son bled Quand ça lui manque un peu Elle s’fait jolie quand même Et ça va déjà mieux Quand elle se sent toute seule
Elle se défend toute seule Elle cherche dans Paris Un jazz où y’a du bruit
Oh c’est qu’le vent Qui la pousse par derrière Et la tire par devant Oh c’est qu’le vent Qui balaye les trottoirs Quand il est pas content
Un jour elle est partie Faire le tour de la terre Avec une caisse de rhum Pour tuer les serpents Elle est montée si haut Pour trouver la lumière Qu’elle est tombée plus bas
Que les anges de l’enfer Elle en a fait des jobs Elle connait bien la route Des clichés pour la mode Aux junkies qui se shootent Elle a posé toute nue Pour des polaroïds Elle a fait c’qu’elle a pu C’est dur de rester libre
C’est vrai qu’elle s’était dit Quand elle était gamine Un jour j’aurai du fric Je veux pas faire l’usine Quand je pense à mes vieux Ca me fout la migraine J’veux pas finir comme eux Sinon c’est pas la peine
Je me cass’rai d’ici J’irai voir à la ville Pour une belle fille comme moi C’est sûr’ment plus facile Quand elle a débarqué Avec sa brosse à dents A la gare Montparnasse Elle avait pas seize ans
Oh c’est qu’le vent Qui la pousse par derrière Et la tire par devant Oh c’est qu’le vent Qui balaie les trottoirs Quand il est pas content
Elle s’est fait des mecs Et de toutes les couleurs
Des noirs des bleus des verts Des durs et des douceurs Du plus sale au plus chouette En passant par ma sœur Des taulards des rockers L’amour lui fait pas peur C’est sûr qu’elle en a vu Défiler des bateaux Elle a l’air dur comme ça C’est parce qu’elle en sait trop Mais c’est comme une étoile Qu’à la vie dans la peau Et qui peine tous les jours Pour savoir ce qu’elle vaut
Oh c’est qu’le vent Qui balaie les trottoirs Quand il est pas content
Oh c’est qu’le vent Qui hurle dans les rues Et fait peur aux enfants