Je hais les mécréants, les petites gens, Les jean-foutre amputés de l´oignon, La rue déverse un flot d´impotents, A leur vue je souille mon lorgnon : Aux fers, au poteau, tout le monde aux fers
Tous ces besogneux, tous ces mammifères ! J´vous mettrais tous ces poisseux aux fers, La dignité est une rude affaire Comme disait l´utre jour mon cheval : C´est en ferrant qu´on devient maréchal... Aux fers... au poteau ! J´ai l´âme d´un fier aristocrate, Je rêve de titres et d´étiquettes. J´ai la particule qui me démange, Je veux du regard de soubrettes ! Aux fers, au poteau, tout le monde aux fers, Tous ces besogneux, tous ces incapables. J´vous mettrais tous ces fâcheux aux fers, La dignité est une belle affaire. Comme disait l´autre jour mon notaire : C´est en comptant qu´on devient milliardaire ! Aux fers... au poteau ! A l´heure venue du dernier soupir,
Je partirai noblement le front haut. Et j´aimerais vous entendre dire : Nous perdons le plus fort, le plus beau ! Aux nues, glorieux, portez-moi aux nues, Elevez en ma mémoire de fameuses statues ! Faites de mon grand nom des avenues, La dignité ne fait rien dans la terre, Comme disent en ce jour mes amis : C´est en creusant que vient l´appétit... Aux vers... aux asticots !