Voyager sur le « Nouvelle-Orléans », Illinois Central, le train du lundi matin, C´est quinze voitures et quinze voyageurs qui piaffent, Trois conducteurs et vingt-cinq sacs de courrier,
Embarqués le long de cette odyssée vers le sud. Le train part de Kankakee, Roule près de maisons, de fermes et de champs, Passe devant d´autres trains sans nom, Et d´entrepôts bondés de vieux hommes noirs, Et de ces cimetières d´automobiles rongées par la rouille.
Bonjour Amérique, comment vas-tu ? Eh, tu ne me reconnais pas, je suis ton propre fils, Je suis le train qu´ils appellent « Nouvelle-Orléans » Et je serai à 500 milles d´ici quand la nuit tombera.
Jouant aux cartes avec les vieux du wagon-bar, Des sommes dérisoires et personne pour compter les points.
Passe-moi la bouteille dans le sac en papier Sens-tu les essieux gronder sous le plancher ? Et les porteurs de malles, et les fils d´ingénieurs Qui montent les tapis volants en acier de leurs pères, Les mères qui bercent leurs enfants endormis en suivant ce doux tempo, Eux ne ressentent rien d´autre que le rythme des rails.
La nuit tombe sur le « Nouvelle-Orléans », Changement de wagon à Memphis, Tennessee, À mi-chemin, nous serons à la maison demain matin À la faveur de la nuit du Mississippi, droit vers la mer. Mais les villes et les gens semblent disparaître dans un mauvais rêve,
Et les rails d´acier n´ont toujours pas eu les nouvelles Le conducteur chante encore ses ritournelles Les passagers les reprendront sagement Mais ce train a le blues des derniers chemins de fer.