Accueil  💃🎤 Paroles de chanson Française et Internationnales

 A   B   C   D   E   F   G   H   I   J   K   L   M   N   O   P   Q   R   S   T   U   V   W   X   Y   Z   0   1   2   3   4   5   6   7   8   9 
Artiste : Yves Jamait
Titre : Jean-louis (Ou Le Monologue Du Client)
Vois-tu mon vieux Jean-Louis,
J´ai comme des langueurs.
C´est semblable à des cris,
ça vient de l´intérieur.
ça me déchire un peu,

jusque dans les artères,
Comme ce vin trop vieux,
Qu´t´aurais laissé ouvert.
Ce monde-là m´écoeure.
Regarde-les, nos chefs,
Qui font pousser des fleurs au bord des SDF
On les emmerde tous, sers-moi n´importe quoi, j´m´en fous !
Pourvu qu´ça mousse, et toi, qu´est ce que tu bois ?

S´ils nous prennent pour des cons,
Ne fait-on pas tout pour ?
Y´a plus d´révolutions mais y´a toujours une cour.
Ils nous fliquent, ils nous guettent,
Nous brident et nous contemplent.
Moi j´veux bien être honnête, mais je manque d´exemple.

Ils n´en ont pas fini de nous laisser pour dupes.
Pratiquant l´alchimie, celle du parachute.
Pendant qu´on se bat pour, ramasser quelques miettes,
Ces coqs de basse-cour, enfoirés, nous raquettent.

On parle, on parle mais il se fait tard,
C´est bientôt la fin du monde et j´ai plus rien à boire.

Ce monde nous échappe
On n´est plus que des cons,
À passer à la trappe,
Celle des générations.
Je regarde mon ombre,
Elle ne me ressemble pas.

Elle est plus grande que moi,
Tiendra-t-elle dans ma tombe ?

En attendant ce jour,
Qui s´ra peut être une nuit,
J´voudrais un peu l´amour
D´une femme jolie
Qui oublierait mon âge
Et serait amoureuse,
Enfin, même de passage,
Que je rendrais heureuse.
Je voudrais de son corps, parcourir les silences,
Ne faire en m´approchant pas plus de bruit qu´une ombre,
Qu´elle m´ouvre les bras et accepte la danse,
D´un sourire éclairant son visage trop sombre.

Vois-tu ? J´ai mal aimé,
Tu vois, j´ai mal au corps.
Et j´en ai mal encore tellement j´ai mal aimé.
Mais j´en ai vu passer, des pachydermes roses;
Bien plus souvent, c´est vrai,
Que j´l´ai cueillie... la rose.

On parle, on parle mais il se fait tard,
C´est bientôt la fin du monde et j´ai plus rien à boire.

Je me sens tellement seul,
Que j´en ai le vertige.
Je sais, je suis pas l´seul,
Mais toi, au moins, tu piges.
De cette solitude,
j´ai fait mon ordinaire.
Pour prendre l´habitude

J´ai laissé le temps faire.

Tu vois, mon vieux Jean-Louis,
Là-haut la lune est pleine.
Je sens bien qu´moi aussi,
Mais j´ai tellement de peine.
Boire, ça réchauffe le coeur,
Même si ça nique le foie.
Pour sortir d´la torpeur
Que veux tu, je bois.

Allez mon vieux Jean-Louis,
Sers m´en donc une dernière,
Je m´sens un peu aigri,
Pour tout dire, j´suis amer.
Nos vies se recroquevillent,
Il va falloir s´y faire,
Le monde part en vrille,

Mais qu´il aille donc se faire...

On parle, on parle mais il se fait tard,
C´est bientôt la fin du monde et j´ai plus rien à boire...