Dans la rue ellâs vont titubant, Et transportent, cahin-cahant, Des bras, des jambes et des flancs Dâhippopotame ; Et, sur lâdevant dâleur batiment
Il faudrait un rudâ ravalâment Pour quâellâs se trouvânt Ă lâalignâment, Les bonnâs grossâs dames.
Ellâs ont la tĂŞte tout en rond; On croirait voir un potiron Ou le dĂ´me du PanthĂŠon, Quand on les r´garde. Ellâs ont lâteint couleur vin dâBercy; On dirait lâderrièr´ cramoisi D´un p´tit enfant qui s´ s´rait assis Dans dâla moutarde.
Quand ellâs cour´nt après lâomnibus, Ellâs grimp´nt avec des airs fourbus, Disant : "Vraiment, je n´en peux plus. Faut qu´on arrĂŞte"
Puis ellâs s´Êcroulânt avec fracas; Un tas ĂŠnorm´ qui n´se tient pas. On cherch´ de lâĹil s´il n´en gliss´ pas Sous la banquette.
Quand d´leur corset ellâs Ă´t´nt lâĂŠtau, Ellâs font la pige aux Grandes eaux D´ Versailles ou du TrocadĂŠro, Tant y a d´cascades. Ăa va, ça vient, ça n´est pas dur, Ăa fluctuat, ça mergitur; On dirait un pot dâconfitur´ Ou d´marmelade.
Enfin, quand ellâs entr´nt dans leur lit, Tout ça s´Êtale et s´aplatit Aux yeux du mari qui se dit : "Fâcheuse affaire !
"Puisqu´il faut en passer par lĂ , "Pour m´consoler, pendant c´temps-lĂ "J´vais tâcher dârĂŞver qu´ j´Êpouse la "Reine d´Angleterre !!"