C´Êtait par un jour de printemps, Six potaches, les bras ballants, S´en allaient en prom´nade N´ayant qu´un pion pour garde, Lui, quâca cramponnait, marchait dâvant,
Cigarette au bec, nez au vent, Sous l´influence première Dâla saison printanière, Les six collĂŠgiens Le suivaient Ă six pas derrière Les six collĂŠgiens Le suivaient comme six petits chiens
L´printemps absorbait l´pion tell´ment Qu´il oublia complètement Les six jeunâs gens d´ famille Pour lorgner un´ jeunâ fille, Et qu´oubliant sa mission, Afin d´lier conversation I s´lance Ă la poursuite D´la p´tit´ qui filait vite. Les goss´s ĂŠpatĂŠs Au pas dâ cours´ filaient Ă sa suite
Les goss´s ÊpatÊs, Le suivaient comm´ six dÊratÊs
La petit ´ sans s´être arrĂŞtÊ´ Passa devant la TrinitĂŠ Et doubla tout´ guillârette Notre Dam´ de Lorette Et, toujours courant, elle entra Dans un´ maison d´la ru´ BrĂŠda. Le pion perdant la tĂŞte Y suivit sa conquĂŞte Et les six potach´s Montèr´nt en râluquant la pip´lette Et les six potaches Montèr´nt en frisant leurs moustaches
La petit´ dĂŠpassa l´premier Le pion la râjoignit su´ lâpalier
Et lui dit : "Je vous aime !" En montant le deuxième. Et quand, au troisième, elle ouvrit Le pion affolĂŠ la suivit Dans la chambrâ de la belle S´engouffrant avec elle, Et dans l´antichambrâ Les six potach´s jouaient d´la prunelle Et dans l´antichambre Ils causaient Ă la femme de chambrâ !
Or, le pion resta tant et tant Qu´il ne trouva plus en sortant Les goss´s d´humeur gaillarde Dont il avait la garde. Il s´enfuit tell´ment effrayÊ Que l´on craint qu´i n´se soit noyÊ Les potach´s, on l´devine,
Etaient dans la cuisine ils restèrânt trois jours Et râvinr´nt malad´s de la poitrine Ils restèrânt trois jours Mais ils s´en souviendront toujours.