Maman m´a dit : "Ayoub, l´jour où j´grandis, s´te plaît, sois un homme"
Cœur est blessé, j´en ai sept autres, j´guéris c´lui-là, j´soigne un autre J´ai qu´un Dieu, c´lui que j´vénère, comment pourrais-je croire un homme ? Cerveau logique, cœur est nocif, j´parle mais j´envoie peu d´emojis J´peux plus croire c´que l´être humain me promet J´peux plus croire c´que l´être humain me promet J´ai un problème, faut bien que j´le soigne mais son remède : une plante que je n´trouverai qu´au sommet J´suis au pied d´la montagne, j´relativise, j´me dis qu´c´est mieux qu´être au bord d´une falaise Car mes choix, j´les ai faits quand il fallait, hasta la vista, j´oublie, j´passe le balai La roue tourne mais pour qui ? J´sais pas vraiment, à bout d´souffle, dans ma bulle reste un peu d´air
J´suis moi-même fils de Mohammed, enculé, pourtant j´sais pas qui j´suis encore moins c´que j´veux faire Seule récompense, c´est voir les miens peinards et j´sais très bien qu´un jour Dieu va m´punir Aujourd´hui, j´suis content, j´fais monnaie, gars, dire qu´à la base, y a quatre ans, j´suis v´nu blédard
Allez, nique ta mère s´tu m´as pas aidé, m´as pas aimé Mes plaies tatouées au henné, j´ai pas d´aînés, personne m´a parrainé J´ai quitté le bled, j´suis arrivé en bateau, ventre vide, j´suis venu graille tout le gâteau Et c´que j´vis, moi, j´le rêve d´puis qu´j´suis ado´, mama choukran, mama arigato
Dans mon bendo, j´suis cosy, j´me sens bien chez moi à Marrakech ou à Casa´ J´taffe de mes deux mains pour soigner lendemain, mon ciel est tout noir, j´suis aigri sous la parka J´pourrais t´lire comme un livre, les tiens, j´les connais par cœur, qui sont-ils si c´n´est acteurs ? Tout l´monde sait c´qui les attire, j´connais pas d´idéal qui pourrait soigner ta peur Mamacita, j´ai d´l´amour à donner, mais Dieu sait qu´j´ai beaucoup mieux à faire J´ai fauté donc je n´peux que pardonner, pardonner, c´est tout c´qui préserve ma part d´honneur Ils essayent, s´amusent à nous saboter et cette fille veut m´embrouiller la tête Si la pente est glissante, faut s´accrocher, s´accrocher, c´est tout c´qui préserve ma part d´honneur
Allez, nique ta mère s´tu m´as pas aidé, m´as pas aimé Mes plaies tatouées au henné, j´ai pas d´aînés, personne m´a parrainé J´ai quitté le bled, j´suis arrivé en bateau, ventre vide, j´suis venu graille tout le gâteau Et c´que j´vis, moi, j´le rêve d´puis qu´j´suis ado´, mama choukran, mama arigato